enrobé biophalt

Qu’est-ce que l’enrobé biophalt ?

La révolution verte touche désormais le secteur routier avec l’apparition d’un nouveau matériau innovant : le Biophalt. Cette solution d’enrobé biosourcé conçue par Eiffage Route répond aux défis environnementaux majeurs de notre époque. Face à l’urgence climatique et aux préoccupations croissantes concernant l’épuisement des ressources fossiles, l’enrobé Biophalt s’impose comme une alternative écologique au bitume traditionnel d’origine pétrolière utilisé depuis des décennies sur nos routes. En combinant des matières premières renouvelables et un processus de fabrication optimisé, cet enrobé végétal offre non seulement une empreinte carbone considérablement réduite, mais aussi des performances techniques comparables voire supérieures aux solutions conventionnelles. Son déploiement progressif sur différents types d’infrastructures routières en France témoigne d’une nouvelle approche dans la construction et l’entretien de notre réseau routier.

La composition innovante du biophalt : un enrobé végétal révolutionnaire

Le Biophalt représente une rupture technologique majeure dans le domaine des revêtements routiers. Contrairement aux enrobés classiques, ce matériau ne contient pas de bitume d’origine pétrolière, mais utilise à la place un liant végétal issu de ressources renouvelables. Cette substitution complète permet de s’affranchir de la dépendance aux énergies fossiles pour la construction routière, tout en maintenant les caractéristiques techniques essentielles d’un revêtement de qualité. La formulation unique du Biophalt combine plusieurs innovations pour créer un matériau performant et respectueux de l’environnement.

Le liant biosourcé issu de la sylviculture et de l’industrie papetière

Au cœur de l’innovation du Biophalt se trouve son liant végétal, qui remplace intégralement le bitume pétrolier traditionnel. Ce liant biosourcé provient principalement de la poix, un sous-produit de l’industrie papetière française. La poix est issue essentiellement de résineux comme le pin des Landes, transformant ainsi un résidu qui était auparavant principalement utilisé comme combustible (émettant du CO2) en un composant valorisé pour la construction routière. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire en valorisant des sous-produits industriels.

enrobé biophalt

Le liant végétal du Biophalt a été labellisé Produit Biosourcé (Label N° 2/03/19/1.5 délivré par Karibati), attestant de son origine naturelle et renouvelable. Sa teneur en biosourcé s’élève à 91%, ce qui constitue une avancée majeure pour un secteur traditionnellement dépendant des ressources pétrolières. Cette composition naturelle confère au Biophalt des propriétés élastiques particulières, contribuant à sa résistance exceptionnelle aux déformations et aux variations de température.

Les enrobés Biophalt diminuent considérablement l’impact environnemental des chantiers grâce au caractère végétal de leur liant, qui est une véritable alternative aux bitumes d’origine pétrolière, tout en valorisant en puits de carbone un résidu jusqu’ici utilisé principalement comme combustible.

L’utilisation d’agrégats d’enrobés recyclés à plus de 40%

Un autre aspect fondamental de la composition du Biophalt réside dans son fort taux de recyclage. En effet, ce matériau intègre au minimum 30% d’agrégats d’enrobés recyclés, pouvant atteindre et dépasser les 40% dans la plupart des applications, et jusqu’à 55% dans certains cas comme celui du chantier de Merville. Ces agrégats proviennent directement du rabotage d’anciennes chaussées, permettant ainsi de réutiliser des matériaux qui auraient autrement été mis en décharge ou moins bien valorisés.

Cette capacité à incorporer une proportion importante de matériaux recyclés est rendue possible grâce aux propriétés régénérantes exceptionnelles du liant végétal utilisé dans le Biophalt. Ce liant a la capacité de restaurer les propriétés des bitumes vieillis contenus dans les agrégats d’enrobés, leur redonnant une seconde vie tout en conservant les performances mécaniques requises pour un usage routier exigeant. Cette approche permet une réduction significative de l’utilisation de granulats neufs, contribuant ainsi à la préservation des ressources naturelles non renouvelables.

Le processus de fabrication tiède : 20-30°C sous les températures standard

La fabrication du Biophalt s’effectue selon un enrobé tiède innovant qui permet une réduction significative des températures de production et de mise en œuvre par rapport aux procédés traditionnels. Alors que les enrobés bitumineux classiques nécessitent des températures avoisinant les 160-180°C, le Biophalt peut être produit à des températures inférieures à 140°C, soit une réduction de 20 à 30°C. Cette différence peut sembler modeste, mais elle entraîne des bénéfices environnementaux et économiques considérables.

Cette baisse de température se traduit par une diminution notable de la consommation énergétique lors de la fabrication, avec pour conséquence directe une réduction des émissions de gaz à effet de serre. En outre, les températures plus basses limitent considérablement les émissions de vapeurs et d’odeurs désagréables caractéristiques des chantiers d’enrobage traditionnels, améliorant ainsi les conditions de travail des ouvriers et réduisant les nuisances pour les riverains.

Aspect particulièrement intéressant, le Biophalt ne nécessite pas d’infrastructures spécifiques pour sa production. Il peut être fabriqué dans les usines d’enrobés standards existantes, facilitant ainsi son déploiement à grande échelle sans investissements massifs dans de nouvelles installations. Cette adaptabilité aux équipements actuels constitue un atout majeur pour l’adoption généralisée de cette solution.

La comparaison avec les enrobés traditionnels à base de bitume pétrolier

Si l’on compare le Biophalt aux enrobés traditionnels à base de bitume pétrolier, plusieurs différences fondamentales apparaissent. Tout d’abord, la couleur : bien que le Biophalt conserve une teinte sombre, elle tend davantage vers le gris que vers le noir profond caractéristique des revêtements classiques. Cette différence visuelle subtile n’affecte en rien les performances techniques du matériau.

Sur le plan des propriétés mécaniques, le Biophalt présente des caractéristiques de résistance remarquables. Des tests réalisés dans le manège de fatigue de l’Université Gustave-Eiffel de Nantes ont démontré sa capacité à résister au passage de plus de deux millions d’essieux de 13 tonnes sans présenter le moindre défaut structurel. Plus impressionnant encore, le Biophalt s’est moins déformé qu’un bitume traditionnel dans les mêmes conditions, témoignant de ses excellentes propriétés mécaniques.

CaractéristiquesEnrobé traditionnelBiophalt
Origine du liantPétrole (ressource fossile)Végétale (ressource renouvelable)
Température de fabrication160-180°C< 140°C
Taux d’agrégats recyclés20-30% maximum30-55%
Émissions de CO2ÉlevéesNeutres à négatives
Odeur lors de la poseForte (hydrocarbures)Faible à nulle

Les avantages environnementaux et techniques du biophalt

Le Biophalt ne se contente pas d’offrir une alternative au bitume traditionnel, il présente également de nombreux avantages tant sur le plan environnemental que technique. Ces bénéfices multiples en font une solution particulièrement attractive dans un contexte où les préoccupations écologiques deviennent prioritaires pour les acteurs du secteur routier. De la réduction des émissions carbone à la préservation des ressources naturelles, en passant par des performances mécaniques supérieures, le Biophalt se positionne comme une innovation majeure dans le domaine de la construction routière durable.

Un bilan carbone neutre voire négatif : jusqu’à 47 tonnes de CO2 économisées par chantier

L’un des atouts majeurs du Biophalt réside dans son bilan carbone exceptionnellement favorable. Grâce à l’utilisation d’un liant d’origine végétale issu de la biomasse forestière (qui agit comme un puits de carbone) et à son procédé de fabrication tiède moins énergivore, le Biophalt présente une empreinte carbone neutre, voire négative dans certaines configurations. Cette caractéristique est révolutionnaire dans un secteur traditionnellement très émetteur de gaz à effet de serre.

Des études de cas concrets ont permis de quantifier ces bénéfices environnementaux. Par exemple, sur le chantier de la RD 17 à Merville près de Toulouse, l’utilisation du Biophalt a permis d’économiser environ 47 tonnes de CO2 par rapport à une solution traditionnelle. Sur un autre chantier dans l’Aude, la réduction en énergie de transport et de fabrication a été estimée à l’équivalent de 273 allers-retours Paris-Bordeaux en voiture. Ces chiffres illustrent l’impact significatif que peut avoir l’adoption généralisée de cette technologie sur la réduction de l’empreinte carbone du secteur routier.

L’empreinte carbone du Biophalt est neutre, grâce à l’emploi de coproduits issus de la filière sylvicole qui agissent comme puits de carbone et à sa fabrication en processus tiède qui réduit la consommation énergétique.

La réduction de l’extraction des ressources naturelles non renouvelables

Un autre avantage environnemental majeur du Biophalt concerne la préservation des ressources naturelles non renouvelables. En intégrant une proportion importante d’agrégats d’enrobés recyclés (minimum 30%, souvent au-delà de 40%), ce matériau permet de réduire considérablement le besoin en granulats neufs issus de carrières. Cette approche contribue directement à limiter l’exploitation de ces ressources limitées et les impacts environnementaux associés à leur extraction.

À titre d’exemple, sur le chantier de Merville, l’utilisation du Biophalt a permis d’économiser 270 tonnes d’extraction de matériaux neufs. Cette diminution de la demande en matériaux vierges se traduit par une réduction de l’activité d’extraction en carrière, avec tous les bénéfices environnementaux qui en découlent : moins de perturbation des écosystèmes, réduction du bruit et des poussières, diminution du transport nécessaire, etc.

De plus, en substituant intégralement le bitume pétrolier par un liant d’origine végétale, le Biophalt contribue également à préserver les ressources en pétrole, ressource fossile non renouvelable dont l’extraction et le raffinage sont associés à de nombreux impacts environnementaux négatifs. Cette indépendance vis-à-vis du pétrole représente un pas important vers la décarbonation du secteur de la construction routière.

La recyclabilité totale : vers une économie circulaire des infrastructures routières

Le Biophalt s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire grâce à sa recyclabilité totale. Contrairement à certains matériaux dont les propriétés se dégradent avec le temps au point de ne plus pouvoir être réutilisés, le Biophalt peut être entièrement recyclé en fin de vie pour produire de nouveaux enrobés. Cette caractéristique est particulièrement importante dans une perspective de gestion durable des ressources et de réduction des déchets.

Le liant végétal utilisé dans la composition du Biophalt possède des propriétés régénérantes qui facilitent ce recyclage. Il permet notamment de « rajeunir » les liants vieillis présents dans les agrégats d’enrobés, leur redonnant les propriétés nécessaires pour une nouvelle utilisation. Cette capacité de régénération est un atout considérable pour prolonger le cycle de vie des matériaux routiers et limiter le recours à des ressources vierges.

Cette approche circulaire représente un changement de paradigme dans le secteur routier, traditionnellement linéaire dans son approche des matériaux (extraction, transformation, utilisation, déchet). Le Biophalt ouvre la voie à un modèle plus vertueux où les ressources sont conservées dans le système aussi longtemps que possible, maximisant ainsi leur valeur tout en réduisant les impacts environnementaux.

Les performances mécaniques supérieures aux enrobés classiques

Au-delà de ses avantages environnementaux, le Biophalt affiche des performances mécaniques remarquables, égalant voire surpassant celles des enrobés bitumineux traditionnels. Cette excellence technique est un argument de poids pour convaincre les maîtres d’ouvrage et les gestionnaires d’infrastructures d’adopter cette solution innovante sans craindre une dégradation de la qualité ou de la durabilité des chaussées.

La résistance aux fortes variations de température

Le Biophalt démontre une excellente résistance aux variations de température, un facteur crucial pour la durabilité des revêtements routiers. Grâce aux propriétés élastiques spécifiques de son liant végétal, il maintient ses caractéristiques mécaniques sur une plage de température plus large que les enrobés traditionnels. Cette adaptabilité le rend particulièrement adapté aux conditions climatiques variées rencontrées sur le territoire français.

Cette résistance a notamment été testée dans des conditions extrêmes, comme sur le réseau ATMB ( Autoroutes du Mont Blanc) où les conditions hivernales sont particulièrement rigoureuses. Les résultats démontrent une excellente tenue face aux cycles gel-dégel et aux variations brutales de température, contribuant ainsi à une durée de vie prolongée du revêtement.

La durabilité face au trafic intense et au passage des poids lourds

Les tests menés en conditions réelles et en laboratoire ont démontré une résistance exceptionnelle du Biophalt face aux sollicitations mécaniques intenses. Les essais réalisés sur le manège de fatigue de l’Université Gustave-Eiffel ont notamment validé sa capacité à supporter plus de deux millions de passages d’essieux lourds sans dégradation significative, surpassant ainsi les performances des enrobés traditionnels.

Cette durabilité accrue s’explique par les propriétés élastiques spécifiques du liant végétal, qui confère au matériau une meilleure capacité à absorber et répartir les contraintes mécaniques. La résistance à l’orniérage est particulièrement remarquable, avec des déformations minimales même sous forte charge et température élevée.

Les applications et expérimentations du biophalt en france

Depuis son développement, le Biophalt fait l’objet d’une série d’expérimentations à travers la France, permettant de valider ses performances dans différents contextes d’utilisation. Ces retours d’expérience contribuent à affiner les domaines d’application et à démontrer la polyvalence de cette solution innovante.

Les routes départementales : premières expérimentations réussies

Les premiers chantiers d’envergure utilisant le Biophalt ont été réalisés sur des routes départementales, permettant une évaluation approfondie en conditions réelles d’utilisation. Le chantier pionnier de la RD 17 à Merville a notamment servi de vitrine technologique, démontrant la faisabilité technique et les bénéfices environnementaux de cette solution.

Les retours d’expérience sur ces premiers chantiers sont unanimement positifs, tant du point de vue des performances techniques que de la facilité de mise en œuvre. Les équipes de pose ont notamment apprécié la réduction des nuisances olfactives et la température de travail plus confortable.

L’utilisation sur autoroute : le test pionnier sur l’a40 et l’a6

L’expérimentation du Biophalt s’est étendue au réseau autoroutier, avec des sections tests sur l’A40 et l’A6. Ces chantiers représentent un défi particulier en raison des contraintes spécifiques liées au trafic intense et aux conditions climatiques variables. Les premiers résultats montrent une excellente tenue du revêtement, même dans ces conditions d’utilisation exigeantes.

Sur l’A40, le Biophalt a notamment démontré sa résistance aux conditions hivernales sévères, avec des performances satisfaisantes face aux opérations de déneigement et à l’utilisation de fondants routiers. Cette validation en conditions extrêmes ouvre la voie à une utilisation plus large sur le réseau autoroutier français.

L’adaptation aux contextes urbains et aux conditions climatiques variées

Le Biophalt s’adapte particulièrement bien aux contraintes spécifiques du milieu urbain. Sa fabrication à température réduite et ses faibles émissions en font une solution privilégiée pour les chantiers en zone densément peuplée. Les applications en ville ont démontré une excellente résistance aux contraintes particulières comme les arrêts de bus, les carrefours giratoires et les zones de freinage intense.

Les expérimentations menées dans différentes régions climatiques de France ont permis de valider la polyvalence du matériau. Du climat méditerranéen aux zones montagneuses, le Biophalt maintient ses performances techniques tout en s’adaptant aux spécificités locales.

Le déploiement progressif sur l’ensemble du territoire français

Fort de ces succès initiaux, le déploiement du Biophalt s’accélère sur l’ensemble du territoire français. Les collectivités territoriales et les gestionnaires d’infrastructures routières manifestent un intérêt croissant pour cette solution qui répond à leurs objectifs de développement durable sans compromis sur la qualité.

Le déploiement du Biophalt sur le territoire français représente une étape cruciale dans la transition écologique du secteur routier, offrant une solution concrète pour réduire l’empreinte carbone des infrastructures tout en garantissant leur performance.

L’enrobé biophalt et ses variantes pour différents usages

Le bioklair : solution dédiée aux mobilités douces et pistes cyclables

Le Bioklair, variante spécifique du Biophalt, a été développé pour répondre aux besoins particuliers des aménagements cyclables et piétonniers. Cette solution se caractérise par une formulation adaptée aux contraintes spécifiques des mobilités douces, notamment en termes de confort d’utilisation et d’intégration paysagère.

La teinte plus claire du Bioklair contribue à réduire le phénomène d’îlot de chaleur urbain tout en améliorant la visibilité des aménagements. Cette caractéristique est particulièrement appréciée pour les pistes cyclables en milieu urbain où la sécurité des usagers est primordiale.

Les enrobés drainants pour lutter contre l’imperméabilisation des sols

Une version drainante du Biophalt a été développée pour répondre aux enjeux de gestion des eaux pluviales en milieu urbain. Cette variante permet une perméabilité accrue du revêtement, facilitant l’infiltration naturelle des eaux de pluie et contribuant ainsi à la prévention des inondations urbaines.

Ces enrobés drainants biosourcés offrent une double performance environnementale : ils combinent les avantages écologiques du Biophalt standard avec une solution efficace pour la gestion durable des eaux pluviales en ville.

Les revêtements adaptés aux zones à forte chaleur urbaine

Pour répondre aux défis du réchauffement climatique en ville, des variantes spécifiques du Biophalt ont été développées avec des propriétés thermiques optimisées. Ces formulations permettent de réduire l’absorption de chaleur et contribuent à atténuer l’effet d’îlot de chaleur urbain.

Ces revêtements « anti-chaleur » combinent les avantages environnementaux du Biophalt avec des caractéristiques techniques spécifiques pour améliorer le confort thermique en ville pendant les périodes de forte chaleur.